L’Amour ouf est un film réalisé par Gilles Lellouche, sorti le 16 octobre 2024 qui raconte l’histoire de Jacqueline dite Jackie et de Clotaire, elle bonne élève et lui hors circuit. Et pourtant ils vont tomber amoureux, et malgré les coups durs de la vie – qui prend un malin plaisir à les séparer – vont essayer de se retrouver.
Un beau film
C’est un film soigné, esthétique du début à la fin. Le sujet est maîtrisé, le film est poétique. Les acteurs sont doués, tous, jeunes comme stars, et nous offrent un film magnifique sur un thème universel mais très bien géré.
Un film assez dur transcendé par l’amour
C’est un film pour lequel je n’avais pas été enthousiasmé par la bande annonce, et qui a été une excellente surprise. J’ai entendu que Gilles Lellouche a fait le film qu’il voulait voir au cinéma, comme une déclaration d’amour au cinéma, et pour moi le pari est réussi.
Le spectateur est plongé dans la violence des docks du port, des jeunes de cité désabusés et désoeuvrés. Jacqueline arrive dans sa nouvelle école publique, après avoir grandi dans l’enseignement privé. Sa mère est décédée quelques années plus tôt, et elle est élevée par son père qui lui fait confiance. Elle est bonne élève, et lors de sa première arrivée au lycée elle tient tête à Clotaire qui est un peu le dur chef de bande qui traîne devant le lycée sans vrai but dans la vie. Plus tard on découvre que Clotaire n’a jamais connu que la violence, de la part de ses parents et de son grand frère.
Des personnages principaux bien construits
On suit l’évolution des deux qui vont petit à petit se rejoindre pour ne plus se quitter, et c’est chorégraphié dans le film d’une très belle manière. Jackie (qui se fait surnommer ainsi par Clotaire) arrive à canaliser la violence de Clotaire en lui ouvrant des perspectives, et ce tout naturellement. C’est l’amour que Clotaire porte à Jackie qui le pousse à devenir meilleur.
Dans le développement du personnage de Clotaire, on voit que la violence est ce qu’il connaît par défaut, que c’est ce qui rythme son rapport au monde et que le personnage de Jackie lui apporte ce dont il a besoin pour évoluer. Cependant il est pris dans un engrenage, mais ses valeurs sont pour lui plus importantes que sa liberté.
Dans le développement du personnage de Jackie, on voit qu’elle est bousculée par la réalité de ce que vit Clotaire, et elle se laisse emporter tout entière par les sentiments que lui inspirent ce dernier.
Le fait que la scène d’ouverture se passe mal fait que le spectateur se dit que ça finira mal. Mais lorsqu’on arrive au moment de cette scène dans le film, on se rend compte qu’en fait c’est ce qui aurait pu se passer si Clotaire n’avait pas choisi la vie, d’arrêter la spirale de la vengeance dans laquelle il s’était enfoncé.
Une intrigue maîtrisée
Gilles Lellouche maîtrise le scénario dès la scène d’introduction, et va réussir à surprendre le spectateur plus loin dans le film. L’intrigue est bien construite, et l’on suit avec empathie ce couple atypique, se laissant entraîner dans cette fable très bien comptée, servie par un montage efficace.
Malgré la violence et le sang qu’on voit à l’écran, c’est un film extrêmement positif, montrant que l’amour est plus fort que toute la violence et vaut tous les sacrifices, que subir sa vie n’est pas vivre, et qu’on peut la prendre en main. C’est une véritable ode à l’amour portée au cinéma que je ne peux que vous conseiller d’aller voir !