« Le fil » est un film de Daniel Auteuil tiré d’une histoire vraie sorti le 11 septembre dernier.

Une belle réalisation

C’est un film marquant, une belle réalisation. Des magnifiques paysages qui contrastent parfois avec le film, permettant au spectateur de prendre une bouffée d’air frais, mais qui servent aussi parfois son propos. Il fait un peu penser au film « Un silence » sorti un peu plus tôt cette année et où Daniel Auteuil joue aussi le rôle d’un avocat, avec une réalisation un peu semblable et aussi belle.

Un film prenant

Une chose est sûre, ce film ne laisse pas de marbre. Le spectateur se laisse emporter aux côtés de l’avocat, Maître Jean Monier qui reprend une affaire criminelle quinze ans après avoir fait inocenter un criminel récidiviste qu’il croyait innocent. La tension narrative est présente du début à la fin, le spectateur suivant de près l’évolution de la réflexion de Me Monier. Son client, Nicolas Milik (campé par  Grégory Gadebois qui déroule un jeu brillant) clame son innocence, et le spectateur, face aux preuves qui lui sont montrées, suit volontiers l’avocat dans sa confiance dans ce client qui semble en effet incapable d’avoir tué sa femme. On suit ses doutes, ses certitudes, on résiste avec lui à l’hostilité de l’avocat général (jouée avec brio par Alice Belaïdi que j’ai découverte récemment dans « Un p’tit truc en plus ») ou de la belle-soeur de l’accusé qui a une toute autre vision de la relation entre l’accusé et son épouse, une alcoolique qui ne s’occupe plus si bien de ses enfants. On vit tout ça à travers des silences et des plans serrés qui nous invitent à partager les émotions des différents protagonistes, dans un mélange de flash-backs et d’images du procès.

Attention, ci-dessous le bloc contient des spoilers, ne cliquez pas si vous ne souhaitez pas avoir des informations sur le dénouement.

Spoilers
Il y a un premier dénouement lorsque l’accusé est finalement déclaré coupable par un jury qui a été retourné par la présidente du jury. A ce moment-là, en mon âme et conscience avec les éléments face à moi, j’aurais innocenté l’accusé. Et je me suis pris une petite claque en même temps que Me Monier qui voulait aller en appel lorsque son client lui révèle qu’il l’a vraiment fait, qu’il a tué sa femme. Cependant, il ne déclare pas pourquoi, et j’ai vraiment cru qu’on allait rester sur cette question non résolue jusqu’à la toute fin.

J’ai beaucoup apprécié la réflexion de l’avocat qui malgré cette révélation décide de se concentrer sur ce qu’il y a de beau en l’homme, qui en voulant « retrouver ses illusions » (si je me souviens bien des termes exacts) décide d’être optimiste, presque dans l’espérance. Et cette espérance lui permettra de continuer à défendre des clients que tout accuse.

Un scénario maîtrisé

Le scénario est maîtrisé, et la toute fin encore vient nous cueillir d’une bonne claque, que je ne révélerai pas ici. 

Malgré le sujet dur et sérieux qui nous est ici offert, ce film est empreint d’une légèreté et d’un optimisme qui fait qu’on n’en ressort pas déprimé. La beauté des paysages de la Camargue y est sans doute pour quelque chose.

Le fait que ce film est tiré d’une histoire vraie, donne envie d’en savoir plus, de découvrir le blog de l’avocat qui en est à la base.

Si l’on voulait lui trouver un bémol, c’est Christophe avec qui je suis allé voir le film qui me l’a donné. Il s’agit du fait qu’on voie beaucoup Daniel Auteuil à l’écran, et souvent en gros plan, ce qui peut donner l’impression d’un film un peu égocentrique. Mais étant donné qu’il incarne son personnage avec panache, je lui pardonne volontiers cet excès.

Ma note :

C’est un film que j’ai pris beaucoup de plaisir à voir, et qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout. Les magnifiques paysages et les gros plans s’alternent très justement, et en font un film qui ne m’a pas laissé indifférent, et m’a fait me positionner face à ce que je voyais. Bref, je recommande !